Épisode #62 – Les sagesses matriarcales avec Karine Cavalcanti

Heide Goettner-Abendroth a conduit une grande recherche sur les sagesses matriarcales (voir son livre « Les sociétés matriarcales : recherches sur les cultures autochtones à travers le monde ») et a rassemblé les études sur le matriarcat qui existent aujourd’hui.

Elle ne parle pas d’un matriarcat ancien, elle parle de sociétés matriarcales qui existent encore aujourd’hui, sur tous les continents sauf en Europe. Elle a mis en perspective ces différentes sociétés, ces différentes formes d’organisation, pour montrer quels sont les critères qui fait qu’il s’agit ou non de matriarcat.

(En introduction à cette émission je fais référence à l’épisode #51, où je vous présente mon cheminement personnel de guérison de ma féminité et l’accompagnement que j’offre aujourd’hui. Écoute l’émission ici).

Qu’est-ce que le matriarcat ?

1- Définition:

Le suffixe -arquer veut dire gouverner, dominer. C’est dans ce sens-là qu’il est utilisé dans le mot patriarcat, mais il veut aussi dire dans son sens premier le début.

Donc le matriarcat signifie la « société des mères depuis le début » dans son sens premier. C’est dans ce sens-là qu’on utilise arqué quand on parle de l’archéologie, c’est l’étude des débuts, des origines.

Le mot matriarcat a porté à confusion car le suffixe a 2 sens.

Heide Goettner-Abendroth a donc fait tout un travail pour que ce mot existe et qu’on n’en emploie pas un autre parce qu’il lui a semblé important de revendiquer ce terme pour valoriser et honorer les connaissances de ces sociétés qui économiquement, politiquement, socialement & culturellement ont été créées par les femmes.

La présence du matriarcat se serait étendu sur une période de 40 000 ans jusqu’à la fin du néolithique, il y a 6000 ans, lorsque les structures hiérarchiques du patriarcat ont commencé en Europe notamment.

À l’échelle de l’histoire de l’humanité, le matriarcat représente ainsi beaucoup plus de mémoire que le patriarcat. C’est une mémoire qui originelle et qui nous imprègne encore.

2- De quoi est composé une société matriarcale?

Ce sont des sociétés où l’on retrouve des caractéristiques communes socialement où les femmes sont au centre et plus particulièrement les mères.

Elles sont au centre de la société mais pas au sommet. C’est la différence avec le fonctionnement patriarcal. Et l’organisation familiale est tournée autour de la mère.

Au niveau économique, ces sociétés fonctionnent avec une économie du don et du partage de ressources, donc une circulation des ressources. Ce n’est pas une économie d’accumulation comme c’est le cas dans le patriarcat.

Au niveau politique, ce sont des sociétés qui sont horizontales, donc il n’y a pas de hiérarchie même si les voix des grandes mères sont consultées et leurs conseils sont écoutés avec beaucoup d’attention. Elles ont un seul vote quand il s’agit de prendre des décisions. Donc c’est vraiment des sociétés qui fonctionnent sur le consensus, et tant qu’il n’y a pas de consensus, il y a encore discussion.

Et puis au niveau culturel, c’est la partie qui est vraiment fascinante, ces sociétés sont basées sur le culte de la grande déesse. La grande déesse est comprise comme l’énergie primordiale. Il s’agit de l’énergie de vie, l’énergie qui régit le vivant, la cyclicité. C’est la déesse qui à la fois donne la vie et donne la mort et permet aussi la régénération de la vie.

Donc ce sont des sociétés qui sont profondément égalitaires, pacifiques et qui mettent au centre les valeurs de préservation, de création, de régénération, & de nutrition de la vie.

La sagesse de l’énergie féminine et de la cyclicité est respectée et intégrée dans ces sociétés – même dans les instances culturelles, politiques, sociétales.

Cela créé une compréhension, une intégration, et une intimité avec le principe féminin.

Le tantra yoga matriarcal, une voie de reconnexion pour la femme

Alors concrètement, qu’est ce que ça veut dire de vivre dans une culture qui montre son respect à la grande déesse?

C’est quelque chose de difficile à comprendre avec notre mental occidental.

On peut se demander quel est le bénéfice et quel est l’intérêt de faire venir çà dans notre vie moderne actuelle, en tant que femme ?

1- une pratique pour reconnecter à la sagesse issue du corps:

Karine Cavalcanti nous parle des espaces de partage de sagesses matriarcales qu’elle créé. Elle offre des enseignements de tantra yoga matriarcal pour accompagner les femmes dans cette reconnexion à leur pouvoir féminin et aux savoirs matriarcaux.

Ces savoirs viennent directement de notre corps, par l’observation fine du corps. Ils viennent de notre propre expérience féminine.

Ainsi le tantra yoga matriarcal permet de redonner une voix à nos expériences féminines. C’est une pratique qui repose sur l’empirisme, sur ce que l’on expérimente dans notre corps pour pouvoir reconstruire ces savoirs qui nous ont été dissimulés, enlevés.

À travers l’histoire patriarcale et aujourd’hui encore, les femmes ont tendance à s’en remettre à l’extérieur pour mieux comprendre comment elles fonctionnent. Ici l’idée est de repartir de soi, et de retrouver la sagesse contenu en nous à travers l’énergie féminine.

2- mettre la Shakti au service de notre vie:

À travers la pratique, le but est de reconnaître les manifestations de la Shakti en nous, dans notre corps et dans dans toute la matérialité.

L’énergie shakti en tantra yoga désigne la force primordiale venant de l’énergie sexuelle produite dans le bassin. Cependant l’usage de cette énergie va au-delà de la sexualité, car c’est l’énergie qui nous met en mouvement.

Alors comment elle se manifeste en nous et comment est-ce que je peux vivre à partir de cette énergie là ?

Dans notre corps féminin, toutes les expériences qu’on va vivre à travers notre cycle menstruel, à travers l’enfantement, à la ménopause, aux premières lunes, l’orgasme aussi, ce sont des manifestations de la Shakti.

La pratique du tantra yoga va ainsi enseigner comment diriger cette énergie pour me régénérer, nourrir mes projets, nourrir mes relations, faire fleurir ce que j’ai envie de fleurir, transformer ma réalité. Et ainsi mettre l’énergie féminine au service de ma vie.

Conclusion

Cette conversation avec Karine montre combien les traditions anciennes étaient complètement connectées au cosmos, connectées aux cycles et où les femmes étaient les initiatrices dans leur communauté.

Aujourd’hui il est encore possible et nous recommandons aux femmes de revenir à des pratiques comme celles-ci. En effet, elles sont fondamentalement inspirées par le fonctionnement du corps féminin et permettent la compréhension et la reconnaissance des potentiels de notre propre corps.

C’est en entrant en relation avec notre corps féminin pour cultiver et déployer ses potentiels que nous allons pouvoir nous épanouir vraiment.

Retrouvez Karine Cavalcanti sur son site internet : https://terra-samambaia.fr
Et instagram : https://www.instagram.com/terra.samambaia/

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